[Anecdote] Quand j'ai coursé un gamin
Je ne savais pas vraiment comment intituler cet article… Quand j'ai fait la morale à un petit garçon ? Quand un enfant a lancé une pierre sur ma voiture ? Du coup, j'ai arrêté mon choix sur "Quand j'ai coursé un gamin" parce que je trouvais la situation plutôt cocasse même si j'ai vu rouge au début. Mais au-delà du faut d'avoir couru après un gamin, c'est surtout ma capacité à gérer la situation, ce que j'ai ressenti et ce que j'en ai tiré comme expérience. Et je voulais vraiment partager avec vous ce que j'ai vécu pour que nous tirions le meilleur de nous-mêmes et aidions les enfants, même ceux qui ne sont pas les notres...
Le pressentiment
Un dimanche après-midi, je vais rendre visite à une amie. Je me gare devant chez elle comme j'ai pu le faire des centaines de fois depuis que nous nous connaissons. Mais ce jour-là, bizarrement, j'ai pensé qu'il fallait peut-être que je rabatte mon rétroviseur alors que je ne le fais jamais et que cette pensée même ne m'avait jamais traversée l'esprit.
En sortant de ma voiture, il n'y a que 5 pas à faire pour atteindre la porte de la maison de mon amie. En allant pour frapper à sa porte, je vois 3 garçons pas plus grands que ma fille de 9 ans. Et là je sens que quelque chose va se passer… Je toque à la porte mais reste sur mes gardes. Les garçons continuent leur chemin mais cachés par une grande haie, je ne les vois plus. Au moment où mon amie ouvre, j'entends la voix d'un des 3 garçons crier "non non noooon !" et là je vois une pierre voler sur ma voiture !!! Ni une, ni deux, je leur cours après. Mais ils s'enfuient trop vite pour moi.
De retour à ma voiture, celle-ci n'a rien heureusement, mis à part une toute petite rayure de 2cm sur la capot. Je pense que le garçon qui a crié a du freiner le "lanceur de pierre" et celle-ci n'a fait que rebondir sur ma voiture. J'ai eu de la chance car il visait clairement le pare-brise et avec plus de force, tout pétait !
La course poursuite
Bref, totalement énervée et contrariée, j'entre tout de même chez mon amie. Nous nous asseyons au salon, je lui raconte l'histoire mais garde un œil dehors. Dis minutes passent et j'entends des voix dehors. Les garçons sont de retour (facile, un des 3 a un blouson orange bien voyant). Mon amie et moi sortons en trombe, les gamins reprennent leurs jambes à leur cou, on leur court après, ils se dispercent, je perds mon amie dans la course, mais je continue à pourchasser 2 des garçons. Je les perds de vue mais un homme qui passait par là m'a vue "pester" et m'a indiqué qu'ils se cachaient derrière un muret tout proche. Je les prends par surprise. L'un des 2 arrive à s'enfuir. Quant à l'autre, il habite pile poil en face du muret où ils se cachaient. En ouvrant la porte de chez lui, il perd du temps et moi, cela m'en laisse suffisamment pour voir sa grand-mère refermer la porte. Je demande à la dame à travers la porte de bien vouloir m'ouvrir et lui explique ce que le petit a fait avec des camarades. Elle m'ouvre. Je suis totalement essoufflée par la course. J'essaie de reprendre mes esprits, puis j'arrive enfin à lui expliquer calmement. je vois aussi qu'elle garde au moins 4/5 petits et bien sûr les parents ne sont pas là...
La leçon de morale
Une fois que la grand-mère a compris que je ne voulais aucun mal au petit. J'ai demandé au garçon de s'approcher de moi et je lui ai demandé son prénom. Totalement apeuré, je n'ai pas entendu ce qu'il me disait. A le regarder, j'avais presque pitié, mais il fallait que je lui fasse comprendre la gravité de l'acte, même s'il n'en était pas l'auteur.
Je lui ai expliqué que je travaillais dur et que j'avais travaillé et économisé plusieurs années pour pouvoir m'offrir cette voiture. Que sans cette voiture, je ne pouvais plus travailler et donc plus avoir d'argent pour nourrir mes enfants. Oui je l'ai un peu fait dans le mélo dramatique mais il fallait qu'il comprenne. J'ai pris l'exemple de son père. Je lui ai dit "Imagine qu'un matin ton père découvre sa voiture cassée, comment réagirait-il ? Tu comprends à quel point c'est grave ?". Et à son visage, j'ai vu, du moins j'espère, qu'il a compris qu'ils avaient très mal agi. 9 ans vous imaginez ?
Bref, je lui ai dit qu'il y avait mille façon de s'amuser à son âge sans dégrader les affaires des autres et qu'il ne fallait plus qu'il recommence, sinon quelqu'un appellerait la police un jour et là, ça finirait mal pour lui, mais aussi ses parents. En vrai, on sait que ces dossiers sont si peu importants que la police n'en prend plus acte, mais bon, au moins je lui aurais dit ce qu'il doit se passer dans la meilleure des sociétés.
Là-dessus, la grand-mère était suffisamment remontée pour vouloir en parlant au père du petit une fois qu'il rentrerait du travail.
La réaction inattendue du garçon
Le petit a eu l'air de prendre au sérieux mes propos. Il voulait aller chez le fameux "lanceur de pierre" pour lui dire qu'ils ne devaient plus recommencer. Il était prêt à me montrer l'adresse de son camarade. Je ne pense pas que l'autre petit aurait apprécié et je ne voulais pas causer de problème au petit. Aussi je lui ai juste dit de lui transmettre le message. Mais j'ai trouvé tout de même chouette qu'il veuille s'excuser de cette manière.
Sur ce, j'ai remercié la grand-mère de m'avoir ouvert la porte et j'ai dit au petit de faire attention à lui et de ne plus recommencer.
Une nuit agitée
Le soir, j'ai eu beaucoup de mal à m'endormir. Je n'arrêtais pas de penser à ce petit, il était bien mignon en plus. J'espérais vraiment qu'il ait compris le message et qu'il ne recommencerait pas. Mais ce qui me perturbait, c'était de savoir si son père ne lui ferait pas de mal… Qu'il ne lui colle pas une grosse gifle... J'avais vraiment peur de ça… Je me disais même que j'irai le voir le lendemain pour m'assurer que tout allait bien. Puis je me duis dit que ma "mission" devait s'arrêter là et que ce n'était pas non plus à moi d'éduquer les enfants des autres. Je ne sais pas si j'ai raison ou pas, je ne sais pas si j'aurais du aller voir ses parents ensuite. En même temps, je ne voulais pas qu'il revive une journée avec la boule au ventre. Après tout, je suis une maman moi aussi. Bref, je n'y suis pas allée.
La morale de l'histoire
Quand je vois des petits de 8/9 ans traîner dehors, s'ennuyer, et prendre le mauvais exemple, ça m'énerve au plus haut point ! On a suffisamment de délinquance pour laisser nos petits prendre le même chemin. Aussi, je suis fière de ce que j'ai fait, d'avoir parlé à ce petit et à sa grand-mère, même si j'ai renoncé à voir les parents. Je pense que j'ai été suffisamment pédagogue et avenante pour qu'il comprenne. J'espère sincèrement qu'il ne recommencera pas et qu'il en aura parlé au "lanceur de pierre" pour que lui surtout ne recommence pas.
Et je me dis surtout que nous, adultes, nous devons veiller à l'avenir de nos enfants. Et quand je dis "nos", je ne pense pas qu'à nos enfants, issus de notre sang. Je pense qu'il est grandement utile d'être présent pour tous les enfants que l'on peut rencontrer. S'ils ne reçoivent pas l'éducation qu'il faut, c'est à nous aussi de leur dire ce qui est bien ou non. Certes, on ne refera pas toute leur éducation et nos efforts seront peut-être vains, mais on peut toujours essayer. Une parole et un sourire valent mieux que l'abandon ou les coups… Utopie ? Peut-être mais je pense qu'elle en vaut la peine ;-)
Ah et pour finir sur une note un peu plus légère, MERCIIIIII à mes séances de sport sans lesquelles je n'aurais jamais réussi à rattraper les garçons !!! Mdrrrrr !!!
Et vous, qu'auriez-vous fait à ma place ?
(^__^)